Ce second « Cahier de photographe » est dédié au talentueux Michael Ferire. A l’instant où j’ai découvert ses photos j’ai eu envie de découvrir l’homme derrière l’appareil, qui il est, comment il travaille, ce qu’il ressent lorsqu’il presse sur le bouton…
Pour vous, Michael s’est prêté au jeu de mes questions.
Michael Ferire
Qui es-tu ?
J’ai 27 et j’habite à Bruxelles. J’ai étudié la psychologie et la communication commerciale. Je pense que cela colore forcément mon travail et la manière dont je l’aborde. Pour moi la photo n’est qu’un moyen parmi d’autres pour m’exprimer.
Comment fais-tu pour comprendre les envies des futurs mariés ?
Je le fais probablement plus comme psycho-marketeux que comme un photographe. J’attache une réelle importance à rencontrer les mariés, à les comprendre. En réalité, je ne suis pas capable de vivre pleinement ce que je n’ai pas d’abord compris. C’est central dans mon fonctionnement. La rencontre n’est pas qu’une étape. Elle définit les guidelines du reportage. J’arrive, le jour du mariage, avec une liste de 4-5 mots clés qui définissent à mes yeux le couple, ce qui fait qu’ils font ce choix aujourd’hui. J’aime dire que je ne suis pas photographe de mariage mais photographe de mariés.
Tu es plutôt Sneakers ou Chaussures ?
Les deux ! Sans doute des chaussures quand je verse dans le psychologique, sneakers quand je vire publicitaire. Docteur Jeckyll et Mister Hide. J’aime les paradoxes. Pour moi, on peut être scientifique et créatif, rationnel et instinctif, cérébral et viscéral en même temps. Si je ne devais choisir, je mettrais probablement une chaussure à un pied et une basket à l’autre… sauf pour le look 😉
Quel est ton moment préféré dans un shooting ?
C’est difficile à dire. Je pense qu’aucun moment n’est réellement favorable ou défavorable. J’aime ces dizaines de moments où je sens que ce que je vois dans mon viseur est exactement comme je le voudrais. Déclencher devient instinctif et je sais alors que j’ai ce que je voulais. C’est cette satisfaction aussi que je recherche dans mon travail.
Mise en scène ou photo naturelle ?
Je pense qu’il ne faut pas opposer les deux. Il y a toujours un peu de mise en scène dans la spontanéité et inversement. Le mariage est, par définition, un moment où on se met un minimum en scène. Je pense qu’il serait illusoire de penser qu’on est capable d’y capter des moments totalement spontanés. Je crois en la mise en scène, a contrario, pour recréer du naturel. Je ne crois pas en la neutralité du regard et je pense qu’on met déjà en scène par le cadre, les choix opérés à tous les niveaux. On n’est jamais plus soi-même que derrière un masque. Bref, c’est souvent une alchimie des deux parce que je suis conscient d’être présent et tente volontairement d’en limiter l’impact (ce qui passe parfois, bizarrement par des demandes très précises).
Que veux-tu transmettre à travers tes photos ?
Je suis persuadé que le rôle d’une image n’est pas de transmettre mais d’évoquer. Vivre un moment intense engage bien souvent nos cinq sens. Pour traduire cela, je n’ai que la vue. J’essaie de faire en sorte que mes images ne soient pas qu’un objet de vision. Je cherche constamment des moyens pour traduire le goût, le toucher, l’odorat, l’ouïe. Je veux que mes images évoquent des émotions, qu’elles parlent aux sens directement en faisant revivre des moments intenses. Pour moi, la photo fonctionne comme le souvenir. Elle évoque, est partiale, elle ne montre qu’un détail, un geste, une silhouette. On ne se souvient quasiment jamais de faits précis mais de détails qui ont l’importance de leur insignifiance.
Michael Ferire en 3 liens
- Site internet : www.michaelferire.com
- Facebook : Michael Ferire
- Twitter de Michael
NOTE ATTITUDE : J’aime photographier les attitudes masculines. Elles sont souvent moins « subtiles » dans le sens où elles sont une expression franche et directe. Elles deviennent presque graphiques souvent. Je sais qu’une émotion entre 2 hommes se photographiera plus facilement de dos notamment parce qu’il y a une forme de pudeur. L’amitié ou le soutien deviennent une main sur l’épaule. A contrario, je photographierai plus souvent les femmes de face car les expressions passent davantage par le visage. En fait, j’aime le côté minimaliste de l’émotion masculine. C’est quelque chose qui peut se travailler presque graphiquement.
Chouette article j’aime bcp
J’adore ! du coup je viens de parcourir tout son site 🙂
Je regrette presque d’être déjà mariée, j’aurai rêvé d’un photographe aussi bon.
Superbe photo. Les photos « entre amis » dans la nature sont vraiment très belle.
Bravo Michael.
Super photo, dmg que moi et mon cheri nous ayons déjà booké un photographe !!!!
Un grain clair et intense. Vraiment de très belles photos.
Toujours un plaisir de voir tes images et de te lire. Je suis ton travail depuis longtemps, les émotions, la lumière et les couleurs sont toujours aussi belles !