C’est avec beaucoup de fierté que je vous propose de découvrir pour ce nouveau « cahier » un photographe bourré de talents que j’apprécie personnellement et professionnellement. Sans le savoir, vous croisez souvent ses clichés sur le blog en illustration d’articles. Julien est devenu au fil des mois le photographe officiel de ce Journal et celui de mon mariage.
Julien Navarre
Qui es-tu ?
Bonjour à tous, je m’appelle Julien, j’ai 38 ans et j’ai commencé la photo en tant que professionnel il y a 5 ans. J’ai toujours aimé l’image pour la lecture très personnelle qu’elle suscite. Une émotion qui se dégage, un certain équilibre et une perspective particulière créent du mouvement alors qu’elle est statique. Chaque personne voit en une image avec tellement de sens différents qu’il naît toute une vie en elle.
Au départ de cette aventure, il y a le graphiste que j’étais durant 10 ans. Je crois que la frustration d’utiliser les images des autres pour mettre en page des documents de communication a déclenché l’envie d’aller capturer la matière première où elle était. Le travail en bureau m’a vite lassé, j’avais besoin de vivre des aventures sur le terrain, d’aller au contact des gens. Mon rêve a toujours été de combiner voyage et travail. Je m’achète donc un reflex numérique, pas très sûr de moi (je déteste la technique et ouvrir un manuel d’utilisateur me fout des coups de stress) et je commence mes premiers clichés dans les rues de Paris au 135mm capturant les gens à leur insu tel un inspecteur gadget en mousse planqué derrière les poubelles.
Et puis une copine me demande d’être le photographe du mariage de sa meilleure amie. J’accepte le défi et me voilà aux commandes du vaisseau « photographe de mariage ». C’était un mélange d’excitation et de stress. Un sentiment bizarre mêlant l’angoisse de rater des photos importantes et le plaisir de se laisser aller à des cadrages plus créatifs. Plusieurs jours après le mariage j’ai senti comme une piqure de rappel. Je me suis rendu compte que j’avais aimé ça et que je souhaitais recommencer.
Y a-t-il un photographe que tu respectes plus que tout ?
Je respecte plus d’un photographe dans la profession. Il y a tellement de gens talentueux ! Chacun développe et exerce d’abord son œil dans son environnement, dans son pays d’origine, avec ses repères. Puis, lorsque son style plait et est reconnu, il peut s’il le souhaite exporter sa façon de voir la vie ailleurs dans d’autres endroits du monde ou de son propre pays. Exporter sa manière de retranscrire les émotions, les attitudes des gens qu’il photographie, son regard sur la nature, sur la vie. Retranscrire les beautés du monde et l’émotion des hommes avec ses propres yeux est pour moi la plus extraordinaire des façons de participer à l’aventure humaine. J’aime les photographes qui savent combiner récits et images. Jonas Peterson a été celui par lequel j’ai découvert que la photographie de mariage pouvait être empreinte de poésie, d’élégance et de finesse, mais aussi de modernisme par des images très graphiques. Qu’elle pouvait s’affranchir des codes classiques et traditionnels dans lesquels elle semblait enfermée. Il y a également Thierry Joubert dont le regard plus subjectif m’a conquis. Évoqué sans parler. Susciter sans montrer. C’est grâce à des photographes comme eux que mon désir s’est musclé et qu’année après année, mon envie de photographier la vie à évolué.
Tu es plutôt un hibou ou un léopard ?
Je suppose que je suis un peu des deux. Dans tous les cas je ne suis ni l’un ni l’autre à 100%. Il me semble que le hibou est plutôt taciturne et observateur et le léopard fonce à toute allure après sa proie. Au début où je faisais ce métier, j’étais plutôt agité. Je passais mon temps à aller et venir autour des invités pour photographier des émotions sur le vif, sans vraiment observer en attendant les expressions de leurs visages que je pourrais exploiter. Désormais, je prends mon temps. J’ai compris que ça ne servait à rien de courir partout. Je préfère anticiper en observant plutôt que foncer sans réfléchir. Et puis…je transpire moins !
De toutes tes photos, laquelle te raconte la plus belle histoire ?
Sur cette photo, il y a un côté « évasion dans l’amour », fuite vers la vie, bien que la direction du couple suggère un retour en arrière. Ils courent ensemble vers leur amour et pas l’un vers l’autre. Plus que de chercher en l’autre une réponse à la vie, ils la recherchent ensemble. Je trouve cette symbolique belle.
Les autres photographes de mariages sont des amis ou des concurrents ?
Lorsqu’on évolue dans une démarche créative, c’est difficile de parler de concurrence. Parce que cette démarche implique de travailler d’une manière différente, de produire des images très personnelles, davantage subjectives. J’ai pas mal d’amis photographes avec qui on partage des expériences, des anecdotes. On se donne aussi des conseils, on échange sur notre flux de travail et notre manière de communiquer. Je participe aussi régulièrement à des workshops organisés dans le monde et qui réunissent des photographes de nationalité différentes désireux de participer à ces échanges. Plus qu’un simple rassemblement de photographes, c’est un véritable moment où l’on apprend à se connaitre soi-même et un moyen de s’ouvrir aux autres. Certains de ces photographes sont devenus de vrais amis avec le temps.
Julien Navarre en 3 liens
- Le site officiel de Julien Navarre
- Le compte Instagram
- Le compte Twitter
Merci Julien 🙂
Certaines photos sont simplement magnifiques <3
Je suis un grand fan de la photo de couverture 🙂
J’ai découvert ce photographe ici , je le suis depuis qq semaines sur Instagram. De belles photos, pas toutes naturelles j’ai l’impression, mais avec un grain que j’adore.
Ha oui de belles photos effectivement. Je viens de me faire le site en entier et l’instagram de Julien. J’aime beaucoup <3
Superbe interview. Julien est un gars en or en plus d etre extrêmement talentueux.